vendredi 29 avril 2016

N°18 - Orthographe

Cette chronique est inutile, car elle ne procure ni gain, ni bénéfice.

"Faut-il lire avec les yeux ou avec les oreilles ?" est une antienne au sein des débats qui entourent chaque projet de réforme de l'orthographe. Pas une ancienne donc, même si c'est ancien - et pas "en sien", qui ne voudrait rien dire dans ce contexte (sachant que "ça" ne saurait vouloir quoi que ce soit et que "ça ne veut rien dire" serait donc une expression à éviter, mais c'est une autre question).


L'orthographe monumentale est faite  pour les yeux des Lettrés et autres intellectuels, notamment, qui ne veulent pas du "tant" pour "temps", six pots-cibles (Otan que faire ce peu, pour le dire autrement), de peur de perdre Latin pour penser.


S'il s'agit ensuite de défendre (attention au faux ami : "dé-fendre" ne signifie pas "rassembler ce qui a été séparé") la lecture avec les oreilles, la tension du lecteur est ici attirée sur le faîte qu'il vaut mieux garder son calme et conserver un peu de hauteur ; qu'il y a probablement un juste équilibre à préserver entre les yeux et les oreilles ; entre le sacré et le profane, pour que les cris soient rendus plus accessibles sans vider les substances.

Jeudi ça, j'ai rien dit !...

Le numéro suivant de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera d'un retard annoncé.

vendredi 22 avril 2016

N°17 - Le Nominé Et Mes Genoux

Cette chronique est inutile, car elle ne procure ni gains, ni bénéfices.

Donc !... Si tu l’emportes aujourd’hui, ne fais pas ta catastrophe naturelle à inonder l’audience de tes larmes et de tes hoquets : aucune assurance n'acceptera de dédommager les sinistrés.

Et si ça peut aider, n’oublie jamais que la perspective de ton inutile victoire, c’est à toi qu’elle importe le plus ! Ne pleure donc vraiment pas si tu es consacré s'il te plaît, car ce sera juste embarrassant, en fait !

Et n’oublie pas davantage que le discours embrouillé et interminable est à la portée du premier imbécile venu, sachant que ce soir, tu es arrivé le premier –  il eut été dommage, d’ailleurs, que tu sois arrivé second, après m’avoir oubliée à la station-service...

Je dois te dire également que j’ai vu ton écriture enfantine sur ce papier, dont ce passage vibrant sur ton extrême attachement à ton prochain et à l’égalité Hommes-Femmes… 
À mon extrême limite à moi si toutefois je puis t’emprunter deux secondes extrêmes , j’ai bien envie de te dire que je ne serais pas fâchée que tu nous dispenses de ces machins !

Et ta « distance » vis-à-vis de l'esprit de compétition : du pipeau en corne de dahu, non !?

Je ne sais pas ce que tu espères atteindre ainsi, mais cette idée obsessionnelle de "te transcender toi-même" n'est qu'un narcissisme navrant qui ne te portera pas plus haut que la très modeste hauteur de mes genoux...

Le numéro suivant de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera d'orthographe.

vendredi 15 avril 2016

N°16 - Un Monde À Éprouver

Cette chronique est inutile, car elle ne procure ni gains, ni bénéfices.

Aux premiers rebords du cadre, alors que je m'accrochais en moi de crainte de quitter ma raison, les gris dominaient et mes questions faisaient encore barrage : "C'est quoi, ça ? Aérosol ? C'est ça !... de l'aérosol sur une huile... OK ! C'est une graffeuse, la nana ?".

Puis je bougeai un peu... : des éclats argentés vinrent chatouiller Orange, puis Bleu. Ainsi excités, ces derniers s'amusèrent à aguicher voisin ; voisine, et l'effet ne se fit point attendre : tintinnabulantes, les couleurs déboulèrent en nombre et en fête, et les nuances proliférèrent à tout-va. Le gris-argent me fut ainsi dévoilé comme valeur d'affirmation d'un monde à éprouver.

Happée, et donc déprise, je me trouvai soudain projetée au sein d'un dialogue foisonnant ; de froissements et de chuchotements. Je flottai à l'intérieur de l'aplat étriqué de l'instant précédent devenu abîme ; au beau milieu de la multitude au sort intriqué et relié ; nimbée par la chaleur douce et diffuse provoquée par les innombrables échanges électriques de cet univers sans horizon. 

Des bulles Ocre quelque peu espiègles achevèrent d'embuer mes yeux et l'état d'affectivité primale qui me submergea alors me fit toucher l'espoir.

L'art peut provoquer ça.

Le numéro suivant de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera d'un compétiteur dans son rapport à mes genoux.

vendredi 8 avril 2016

N°15 - Encourager Quelques Âmes, Peut-être...

Cette chronique est inutile, car elle ne procure ni gain, ni bénéfice.

Je suis philosophe, historien, sociologue et essayiste et je suis très sollicité, car mes thèses ; mes démonstrations, font très largement autorité. Mes apparitions et mes publications font toujours l'évènement et sont très commentées. J'objective. Mon bagage scientifique me permet d'approcher et de valider nombre de concepts qui font progresser la lecture du réel dans tel et tel domaine. 

Eh oui, c'est... n'importe quoi, ces palabres, et ce n'est pas dans ces lignes que je vais laisser croire le contraire ! Je suis un escroc parmi les escrocs, rien de plus ; rien de moins ! Une sorte de prophète, ou pire, de prêtre moderne. Un médiocre éclairé, intercesseur de divinités prescriptrices éphémères, destinées à influer sur le marché volatile de l'opinion à la seule force de mon autorité charismatique.

Il faut dire qu'il y a bien longtemps maintenant que j'ai choisi mon métier : "auto-entrepreneur", en quelque sorte.
Depuis, le temps que je passe à occuper - avec une intelligence certaine, semble-t-il - les segments de marché qui me nourrissent confortablement n'est en rien compatible avec l'ascèse que je devrais m'appliquer, si je poursuivais un but quelconque en rapport avec une pensée plus libérée pour un travail véritable de réforme de l'entendement, qu'il serait bien temps d'entamer.

Je sais que j'aurais tout à défricher si je devais connaître une nouvelle vie et plus de courage. Il me faudrait pénétrer la logique de l'instinct ; rompre avec le langage qui travesti ; assumer de devenir illisible et approcher l'esprit de l'art pour exprimer ce que mes mots à la tonalité savante "dédisent". Il me faudrait ainsi des oreilles pour lire les palettes d'affectivité sources d'interprétation ; des yeux pour entendre la musique qui réconcilie les mondes et ses innombrables liens. Peut-être pourrais-je alors ne plus condamner le réel, à faire effet comme je le fais...

Je vous livre cet extrait de mon journal tout en conservant l'anonymat par simple lâcheté, car je ne me sens aucune force qui me permettrait de rompre avec mon confort imbécile, au cas où mon aura viendrait à faiblir.
J'ai timidement commencé à poser les bases d'une publication posthume, dans l'espoir de parvenir à entrouvrir une ou deux voies et d'encourager quelques âmes qui me succèderont à entamer une activité authentique. 
Qui sait !? Je dois tenir bon.

Le numéro suivant de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera d'art.

vendredi 1 avril 2016

N°14 - Les Causes de Di Cantono

Cette chronique est inutile, car elle ne procure ni gain, ni bénéfice.


Je m’appelle Bernard Ducan, mais je suis plus connu sous mon nom d'artiste : Nardo Di Cantono ! 


J’aime la compassion et je défends la morale, mais... pour des causes, uniquement ! Les problèmes ; les analyses ; les enjeux, bla bla…, ne m’intéressent pas. 

Les causes, oui.

Une grande notoriété implique une grande responsabilité.

J’aime l’émotion, aussi. On pourrait dire que je suis dopé à l'émotion !

Mon image ? Ma meilleure alliée pour les causes, lesquelles ont avoir avec ma propre cause, car si mon image n’est pas ma cause, son pouvoir s’affaiblit et… comment défendre efficacement les causes, alors ? 
Je suis sûr que vous me comprenez ! En tout cas, moi, ça me cause ! 

Ce que je représente est convoité par une grande partie du peuple ("peuple" ; "People" : la proximité entre nous est évidente...). Le prix Nobel, par exemple, n’est... rien pour le peuple, face à ma notoriété ! Cela peut paraître choquant, mais c'est comme ça que ça fonctionne...

Je m’indigne. Et plutôt bien ! Mes coups de gueule ont fière allure
Je m’engage. L’autre jour, je suis allé me montrer dans le Nord. Car mon truc, c’est plutôt les pauvres ; les sans-grade. Qui se soucie d’eux, sinon ? 

Mon capital social ; culturel ; de cœur ; de gloire ; économique ; de sympathie ; de bienfaisance ; mon capital Beauté ; Compassion et toutes ces autres choses capitales qui me font doivent être au service des causes : à quoi bon être tant doté, sinon ?

Je suis un capitaliste de l'amour, d'une certaine façon.
Alors c'est tout !

Je tiens tout de même à préciser que je n’ai pas de mérite et que je ne veux tirer aucune Gloire supplémentaire de mon engagement pour les causes : je veux juste l'entretenir et l'affermir. Contre l'oubli, et pour ma cause, qui sert la cause !

Le numéro suivant de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera dmes à encourager.