vendredi 3 juin 2016

N°23 - Pour une écriture authentique

Cette chronique est inutile, car elle ne procure ni gain, ni bénéfice. Elle est inutile, comme la virtuosité stylistique peut l’être sans nécessité, et je ne puis d'ailleurs que constater que je ne sais guère m’affranchir, en général, d’effets sans rapport ténu avec une nécessité.


Pour mieux m’en libérer, je devrais en venir à effacer cette projection mentale d’un lecteur-récepteur en écrivant pour moi – sans orgueil particulier toutefois ; sans  me comporter en Narcisse, mais de façon à rester ainsi au plus près d'une nécessité. Mais ma volonté est souvent trop faible pour ça...


Lorsqu’elle vise un plaisir, l’écriture ne produit pas le plaisir : elle le suscite. 
L’écriture doit ainsi préparer son dépassement pour que la réalité puisse vivre à travers ces re-présentations créatrices. Car elle ne transpose aucune réalité : elle est réalité en tant qu'elle est ce médium d’une dynamique d’interprétations.

Bien au-delà de la seule raison, l’écriture se rapporte à la vie pulsionnelle, et tout cela fait qu'il m’est bien difficile de ne pas pervertir la logique authentique de ce que je veux écrire.


Emporté dans le présent mouvement, je t’ai d’ailleurs… oublié quelques minutes, toi qui me lis, et ce petit résultat me rend joyeux, et toi un peu avec moi je l’espère - si toutefois tu partages un peu de ce que j’ai tenté d’exprimer ici !

Le numéro suivant de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) te causera de désenvoûtement.

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